La plantation

Une étape à ne pas négliger

La période de Plantation ?

Les arbres en racines nues se plantent entre Novembre et Mars.

Ce qui est important pour le pépiniériste afin d’arracher vos arbres dans les meilleures conditions, c’est d’attendre la chute naturelle des feuilles qui correspond à la mise en réserve complète de l’énergie de l’arbre dans ses racines. C’est cette énergie qui sera utilisée au printemps pour permettre le débourrement (=grossissement des bourgeons jusqu’à la création des premières feuilles qui, elles, permettront la photosynthèse et donc la création d’énergie).

Soyez donc patients pour les plantations de Novembre s’il vous plait. Si je n’ai pas débuté l’arrachage, c’est qu’il y a une raison.

Dans ce contexte de changement climatique que nous connaissons toutes et tous,
je conseille de privilégier les plantations d’hiver: Novembre / Décembre / Janvier.

En effet, l’hiver, les racines des arbres poussent toujours un petit peu.
Elles disposent donc d’avantage de temps pour s’implanter durant l’hiver et les arbres sont ainsi plus autonomes et résistants à la sécheresse le premier été.

Un arbre peut être planté par températures négatives ou même sous la neige. L’enjeux réside dans le laps de temps ou les racines sont à l’air libre.
Il ne faut pas q’elles gèlent pendant que vous creuser vos trous, ni qu’elles soient trop exposées aux rayons directs du soleil.

Comment planter ?

Faites un trou au moins deux fois plus grand que le volume racinaire (environ 50cm X 50cm).
En terme de profondeur, il n’est pas nécessaire d’enlever votre terre sur 90cm, +/- 50cm sont suffisants.

Je pense que le tout réside dans le fait que le fond du trou soit meuble et non-compacté. De ce fait, les racines pivots auront plus de facilités à descendre en profondeur les premières années, ce qui permettra une bonne résistance aux sécheresses et aux vents forts.
Veuillez à ce que les racines ne soient pas entortillées les unes dans les autres afin de leur permettre d’explorer le maximum de surface.

Être attentif à ne pas enterrer le Point de Greffe. Ce dernier doit être à environ 20cm du sol.

Prévoir un tuteur par arbre. Cela lui permet de pousser droit, de ne pas se retrouver penché suite à des vents forts et donc de lui permettre de soutenir correctement, sans risque de casse, les futurs fruits qui peuvent se compter en centaines de kilos dans les meilleurs cas à terme.

Enfin, arroser l’équivalent d’un arrosoir par arbre à la plantation afin que les racines aient prisent contact directement avec la terre.
Ainsi, les transferts de nutriments pourront s’opérer rapidement.
La petite astuce: créer une forme de « cuvette » au pied de l’arbre avec la terre afin que cette dernière puisse réceptionner et absorber la quantité d’eau.

Quels apports à la plantation ?

Le pralinage des racines (trempage des racines dans un mélange d’eau, de terre et de fumier composté) est un plus pour permettre à votre arbre d’avoir les éléments nécessaires à son enracinement à sa disposition dès son implantation.

Un apport de corne broyée mélangée à la terre du trou est un plus aussi. C’est un engrais organique riche en azote (provenant des déchets des abattoirs).
Sa diffusion dans le sol est longue et progressive. Elle est utilisable en agriculture biologique et ne brûle pas les plantes.

Concernant le fumier, agronomiquement, il n’y a aucune justification à le placer au fond du trou comme on peut l’entendre dans certaines jardineries.
Avez-vous déjà vu dans la Nature des matières organiques qui s’enterrent seules pour se décomposer ?
Préférez un petit apport de fumier composté au pied de l’arbre une fois le trou rebouché. Les vers de terre et la vie de votre sol se chargeront de dégrader votre fumier en éléments consommables pour vos arbres dans une situation de dégradation aérobie saine
(et non anaérobie comme avec le fumier au fond du trou qui développe des éléments pathogènes et qui se décompose mal).

Ne soyez pas trop gourmands avec le fumier à la plantation.
Un excès de fertilisation peut engendrer l’attirance de ravageurs sur vos arbres tels que des pucerons (insectes piqueurs/suceurs de sève).
Enfin, évitez le fumier frais, il risque de brûler vos racines.

Observez, faites vous confiance, écoutez vos ressentis, ils vous guideront la plupart des cas vers le bon choix !

Distances de plantations ?

Sujet assez vaste dont il n’y a pas vraiment de réponse parfaite…
Tout dépend de vos objectifs, votre surface, votre sol et du type de porte-greffe.

Je privilégie les porte-greffes de vigueur assez forte à forte afin de nous adapter aux sécheresses récurrentes qui nous attendent dans un avenir proche…

Globalement, voici (en prenant quelques raccourcis) l’ordre de vigueur, et donc de distances de plantations,
en fonction des espèces à long terme en verger plein-vent:

Distances moyennes de plantations sur le rang :

          Cognassier  <  Pommier/Poirier  <  Prunier  <  Cerisier  <  Noyer/Châtaignier
4/5m                   5/7m                    6/8m         7/9m                9/11m

+/- = distances à prévoir entre les arbres